2013-12-31

FRUITS DE VIGNE: Émilie Gamelin et sa Mission Prophétique

 Bien avant nous, une femme Mme Émilie Gamelin) a jeté un long regard sur les souffrances de ses        compatriotes et, telle une vigne qui étend ses sarments, elle a multiplié sa présence, son appui, son action, pour leur permettre de croître et de devenir pleinement, par leur vie, une hymne au Dieu qui fit l'univers,

"Elle a considéré un champ et l'a acheté; du fruit de ses mains elle a planté une vigne" (Prov., 31, 16).

 Le Montréal de 1800, comme la vigne, étend lui aussi ses ramifications. Mais, du haut de l'imposant Mont-Royal, on ne peut soupçonner ce que la ville cache de souffrances multiples, de cœurs brisés et broyés.

         Une population indigente gémit en certains quartiers; des hommes, des femmes, des enfants même n'ont d'autres chances de survie que ce qu'on veut bien leur donner.
     
Cette femme s'est engagée d'un pas alerte sur la route des sans-pain, des sans-logis, des sans-voix. Émilie Tavernier-Gamelin a entendu leur appel, elle a voulu vivre pour eux et avec eux le reste de ses jours. Elle est née tout près d'eux, et elle les a vus bien des fois frapper à la porte de sa demeure. Elle a grandi en apprenant à accueillir ceux et celles qui ont faim, qui connaissent la solitude et le manque d'amour. Épouse et mère, elle a connu des heures de joie, mais aussi des heures bien sombres puisque son époux et ses trois enfants sont morts en moins de cinq ans. Marie, Mère de compassion, s'est alors révélée à elle et, en femme courageuse, elle s'est engagée à sa suite, et comme laïque et comme religieuse, sur les voies d'une compassion agissante.

 Près de la Vierge du Bon Secours, Madame Gamelin venait raviver ses forces. Puis, vaillante, elle se rendait au marché quêter pour ses protégés. Quelle joie pour elle de leur donner du pain, avec un bon sourire et une parole de réconfort.

2013-12-14

DES STATISTIQUES POUR NOVEMBRE

DES STATISTIQUES POUR VOUS INTÉRESSER

268 VISITES ont été effectuées au cours du mois.
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Depuis le début du blog d'Émilie, 28 904 pages ont été lues, par des visiteurs qui viennent du Canada, de France, des États-Unis, de Russie, d'Allemagne, et bien d'autres pays.


Émilie Gamelin suscite toujours un grand intérêt et une motivation à se préoccuper des personnes démunies,
à se nourrir de sa spiritualité et à l'imiter dans une mission de compassion.

Th.

2013-12-05

ÉMILIE GAMELIN AU CŒUR DU FAUBOURG ST-LAURENT


Faubourg, une expression ancienne, pour décrire simplement un territoire délimité par un usage populaire; c’est un espace vécu, une réalité sociale, un noyau d’habitat, c’est un terme purement descriptif, sans administration spécifique ou politique.

L’émergence des faubourgs au 18e siècle, est le fruit des initiatives de promoteurs fonciers qui acquièrent des propriétés rurales pour les subdiviser et les lotir. Le processus de développement des faubourgs est lent et le véritable envol ne se produit qu’après 1760.

En 1800, année de naissance d’Émilie, Montréal comptait 7 faubourgs, celui de sa famille avait pour nom le Faubourg St-Laurent, il s’impose rapidement comme le plus important des faubourgs montréalais et, au début du 19e siècle, sa population dépasse celle des autres faubourgs réunis. À partir des années 1820, de nouvelles implantations s’amorcent, elles répondent d’abord aux besoins vitaux de la population locale : un marché, des lieux de culte, des écoles pour les enfants.

La forte présence anglo-protestante contribue à la multiplication des églises, les immigrants allemands et juifs y ont leurs lieux de culte. Chez les catholiques, les Sulpiciens veillent au bien-être des fidèles et, dans les années 1823-1825, l’évêque de Montréal fait construire sa cathédrale, l’église St-Jacques, à l’angle des rues St-Denis et Ste-Catherine, au cœur du faubourg St-Laurent.

L’enseignement primaire se développe lentement. Avec l’arrivée des Frères des écoles chrétiennes dans le quartier, en 1840, des écoles élémentaires paroissiales sont établies pour les jeunes garçons francophones, l’éducation des filles sera l’œuvre des Sœurs de la Providence, présentes à l’école St-Jacques. De fait, le quartier accueille aussi les communautés religieuses et les œuvres d’assistance dont les Sœurs de la Providence, en 1843, année où sera construite l’Asile de la Providence, berceau de la Congrégation, le noviciat, l’accueil des vieillards et des orphelines.

L’œuvre d’Émilie Gamelin, commencée après le décès de son époux et de ses enfants, en 1828, s’est poursuivie, à titre de laïque pendant 15 ans et développée, jusqu’à nos jours, grâce à ses filles, les Sœurs de la Providence, les personnes asssociées, amies et collaboratrices à travers le monde.

Le faubourg St-Laurent a été un territoire façonné par l’histoire et par l’imaginaire des Montréalais; aujourd’hui, sous un autre nom, c’est un espace qui porte les traces des combats et des rêves de ses habitants, c’est un lieu au riche passé et aux identités plurielles.»

Rosario Demers
Une histoire illustrée du faubourg Saint-Laurent, 2009