2014-07-24

Mère Gamelin et le Service Social

En venant vous entretenir de « Mère Gamelin et le Service Social », je n'ai pas l'intention de présenter 
une conférence savante, fortement charpentée, à base de documents et étayée de nombreuses références,
ce que, d'ailleurs, je n'aurais pu faire. Je veux, tout simplement, souligner un aspect de l'activité charitable de 
notre vénérée Mère Fondatrice et lui offrir, en même temps, un filial hommage d'admiration et de gratitude. 
Ce ne sera une surprise pour personne, nous semble-t-il, que d'entendre une Sœur de la Providence parler de
la fondatrice de son Institut  et du sceau qu'elle a imprimé à la charité dans le Montréal de la dernière moitié 
du XIXe siècle.

Ce XIXe siècle venait à peine de naître que Marie-Émilie-Eugène Tavernier ouvrait les yeux à la lumière. Il est une
 ironie des noms comme il en est une des choses : la famille dans laquelle l'enfant vient prendre place porte le nom de 
« Tavernier dit Sanspitié ». Son grand-père, Julien Tavernier, venu de Picardie à Montréal, était sergent dans la 
Compagnie du chevalier de Lacorne. Il tombait glorieusement au champ d'honneur en juillet 1756, dans les environs 
du lac Champlain, laissant une veuve et quatre enfants dont le plus jeune, Antoine, fut le père de notre Fondatrice.

Dès ses plus jeunes années, la petite semble vouloir faire mentir le nom de « Sanspitié » accolé à celui de « Tavernier ». 
La précocité de sa compassion envers les pauvres fait l'étonnement de son entourage. Sa maman, heureuse de constater les belles dispositions de sa fillette, se plaît à faire passer par ses mains enfantines, l'aumône destinée au mendiant 
qui la sollicite pour l'amour du bon Dieu. Or, un matin, Émilie voit venir dans le chemin montant qui conduit  à la maison paternelle, un vieillard qui s'avance péniblement, appuyé sur son bâton. Elle se hâte à sa rencontre avec son petit panier plein de provisions qu'elle jette dans la grande besace que le mendiant ouvre  devant elle. En voyant sa légère offrande s'abîmer dans le fond du sac, elle se met à pleurer et revient vers sa maman : « Maman, maman, le sac n'est pas plein ! » Celle-ci essaie de lui faire comprendre, pour la consoler, que le pauvre commence sa tournée quotidienne et que, à son retour, le soir, il aura suffisamment ramassé pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais, pour son cœur compatissant, la besace du pauvre lui paraît déjà, et lui paraîtra toujours, trop grande, jusqu'à ce qu'elle lui ait donné ses biens, sa santé, sa vie, tous les trésors de son esprit et de son cœur.

2014-07-15

La compassion à la manière d'Émilie Gamelin


 Faire preuve de compassion : accompagner une personne dans l'écoute, le non-jugement, l'acception de ce que la personne vit. Lui donner espoir, lui aider à ce qu'elle trouve de sérénité. Prier pour elle et, si elle le désire, prier avec elle. 

«Ne pas tomber dans la pitié :  
on limite  alors la personne:
« Elle fait donc pitié, elle ne s'en sortira jamais... »
Comme si la personne n'avait pas intérieurement ce qu'il faut pour s'en sortir ou pour passer à travers l'épreuve qu'elle vit.
 

  
 Croire à l'amour inconditionnel du Père envers chacun de ses enfants :  
  dans leurs limites de toutes sortes, dans leurs faiblesses,       
particulièrement lorsqu'il y a une dépendance à  l'alcool, au jeu, etc.  

Se rappeler également l'amour qu'Émilie et son mari ont eu pour Dodais
 les personnes avec de lourds handicaps, un handicap mental,  de graves dépressions, la démence, les pertes cognitives..aux yeux de Dieu, il n'y aucune différence et s'il y en a une, c'est qu'il aime peut-être un peu plus ces personnes tout comme il aime également les brebis perdues.

Une personne qui a compris que l'amour du plus petit:passe par notre présence est certainement plus compatissante   Jean Vanier