2015-02-28

COEUR OUVERT... et MAIN TENDUE...

Née à Montréal, le 19 février 1800
Sur un terrain qui a nom
" TERRE PROVIDENCE "
Émilie Tavernier apprend de sa mère
A se faire Providence
Et à ouvrir son cœur à la souffrance.

Un mendiant se présente
Et tend la main
A la demeure des Tavernier.
Émilie n'a que quatre ans
Mais elle court pour
Emplir le sac du malheureux!
Sa mère lui a enseigné que
" Donner aux pauvres, c'est donner à Dieu ".
A dix-huit ans, chez son frère devenu veuf,
 A vingt ans, chez une cousine de Québec,
La jeune Émilie sera disponible :
Cœur ouvert et main tendue
Attentive à ceux qui ont besoin d'elle.

Lorsque les deuils successifs
Auront buriné la jeune veuve,
La Vierge des Douleurs,
Devenue son modèle, son inspiration,
Entrera dans sa vie.
Émilie ouvrira son cœur
À toute misère humaine,
Et sa maison, à qui sera dans le besoin.
Elle tendra la main au vieillard sans toit,
Au mendiant affamé,
À l'enfant orphelin,
Au prisonnier isolé,
A l'immigré désemparé,
A l'infirme, et au malade.

On l'appellera : " une vraie Providence "
Ses refuges deviendront : " Maisons de Providence "
Et sa Communauté : Les Sœurs de la Providence.

Le Monument de Mère Gamelin
Inauguré le 25 mai 2000
 Rappelle les gestes de compassion
De celle qui a " passé en faisant le bien "

Sa main tendue accueille, aujourd'hui
Tous les usagers du métro
Qui empruntent la sortie " rue Ste-Catherine"
On lui donne la main,
On la salue en passant,
On lui confie des intentions,
On y dépose des fleurs...

Son cœur s'ouvre
A qui se recommande à elle,
Aux besoins qui lui sont confiés.
Émilie, veille sur ta Ville
Qui a voulu te redonner ta place,
Là où tu es " passée en faisant le bien! "


Sœur Yvette Demers

2015-02-21

Émilie... hier : Mère Gamelin est toujours aux aguets

« Ce respect pour les pauvres et les malades, cette attention à leurs besoins, ce regard de foi désintéressé, Mère Gamelin les prodigue à tous ceux qu'elle rencontre et elle les exige de toutes ses collaboratrices. Son attitude est aussi simple que magnanime, c'est la logique d'un cœur qui a connu la pauvreté et qui ne s'embarrasse pas d'idéologie. Aussi à l'aise avec les riches qu'avec les pauvres, toute sa vie, elle a répondu à des besoins, sans se soucier du rang social des personnes qu'elle aidait. C'est ce même esprit de service qu'elle déploiera auprès des pensionnaires, des prêtres, des orphelines, des insensées, les filles de service, toutes ces œuvres qu'elle accepte d'assumer dès septembre 1844.

« L'œuvre des dames pensionnaires est un service à l'intention des femmes seules, capables de subvenir financièrement à leurs besoins, mais pour qui il n'existait aucune ressource d'accueil autre que la famille. Quand la maladie ou les infirmités privent ces femmes de leur autonomie, plusieurs cherchent un lieu où, moyennant une pension, elles seront en sécurité, pourront recevoir des soins de santé et vaquer à la prière, tout en continuant à se rendre utiles. Cette pension constitue une source de revenu pour l'Asile. Mgr Bourget dira, dans le mandement du 8 mai 1845, que les dames pensionnaires contribuent à la sécurité de l'œuvre pour les dames âgées et infirmes. Plusieurs exécutent aussi des travaux qui sont vendus dans les bazars au profit de l'Asile.

Émilie... Aujourd'hui : Les Sœurs de la Providence Aujourd'hui...


Une équation remarquable existe entre ces deux membres de phrases. L'étude de la vie  de Mère Gamelin nous démontre que, fidèle à ses inspirations, elle déléguait beaucoup pour que le travail auprès des personnes démunies et celui auprès de la société en général, se fasse sans que ce soit toujours elle qui prenne la vedette.

Elle allait installer les sœurs à telle mission; elle confiait les orphelines à une ou deux compagnes, etc En somme, elle savait se faire aider.

En relisant la vie de Mère Gamelin écrite par Madame Denise Robillard, je constatais avec fierté que nous, les Sœurs de la Providence, continuons l'œuvre de notre fondatrice.



En effet, dans plusieurs de nos maisons, nous accueillons des membres de diverses communautés religieuses qui demeurent chez nous comme pensionnaires à long terme, des représentantes de plusieurs pays viennent séjourner dans quelques-unes de nos maisons pour le temps de leurs études. Dans certaines maisons, il y a encore des dames pensionnaires.

La maison de Madame Gamelin était ouverte, celles des Sœurs de la Providence le sont aussi.

En parlant équation... nous pouvons nous rappeler les diverses appellations pour désigner
les personnes que la Providence désigne pour aider les Sœurs dans leurs divers ministères.



Dans le même esprit que celui qui animait Mère Gamelin, nous parlons maintenant de nos 
employé-e-s, de nos Associé-e-s Providence de nos collègues de travail, de nos ancien-ne-s 
élèves, de nos x-bénéficiaires, de nos ami-e-s, des membres de nos familles, tous ces termes 
pour désigner des personnes sur lesquelles nous pouvons compter pour faire revivre l'esprit 
de Mère Gamelin dans nos différentes activités.

La devise de la communauté « La charité du Christ nous presse » (est toujours de mise, quels
que soient l'âge, l'état de santé ou les occupations des Sœurs de la Providence.

Tiré de ‘’Écho d’Émilie , été 1999 – Passage pris dans «Émilie Tavernier-Gamelin» écrit par Denise Robillard

2015-02-14

ÉMILIE, L'ANGE DES PRISONNIERS

Au début de l’été 2004, on nous annonçait une exposition à la prison au Pied-du-Courant, sur la rue Delorimier, à Montréal.

Avec une amie, je suis allée visiter l’exposition-musée, attirée à cet endroit où Emilie est entrée maintes fois pour visiter les prisonniers .

J’ai donc marché à la place même où elle a marché, mais, en son temps, c’était sur la terre battue et les prisonniers étaient placés dans des cellules à peine éclairées. Et je pensais à Emilie qui visiterait certainement encore les prisonniers de nos jours, sans les juger, sans les condamner, le cœur plein de compassion pour eux et leurs familles.

Je cite ici un extrait d’un article paru en janvier 1991, dans la revue ‘Communiqu’Elles’ et qui présente un livre sur Emilie Gamelin en la situant dans le contexte social et politique où elle a vécu:

« Figure dominante de la société montréalaise, la vie d’Emilie Gamelin s’inscrit dans l’histoire du développement industriel et commercial de cette ville du début du 19e siècle. Au plan politique, c’est l’époque où les hommes luttent contre la domination anglaise, pour obtenir un gouvernement responsable (où les Canadiens-français pourraient être élus), on les appelait les patriotes. Les femmes, elles, organisent le combat social : elles vont développer un réseau de services pour permettre aux démunis d’échapper aux conséquences désastreuses de la crise économique. Sur le front social, Emilie déploiera tout son génie.

Lors des troubles de 1837-38, des membres de la famille d’Emilie, probablement eux aussi ‘des patriotes’, furent tués. Bien connue du shérif, Madame Gamelin avait le privilège d’être admise à la prison du Pied-du-Courant, elle apportait aux détenus des victuailles, des lettres de leurs familles, elle se faisait accompagner parfois par la petite fille d’un prisonnier : pas étonnant que l’opinion publique la surnomma l’Ange des prisonniers politiques ».
Et l’article conclut : « L’histoire d’Emilie Gamelin est une lecture passionnante qui rend justice à une femme exceptionnelle. »
En marchant sur les traces d’Emilie, je faisais le vœu d’avoir au cœur un peu de sa compassion et de son amour pour les plus démunis.


Lecture suggérée : Denise Robillard, Emilie Tavernier-Gamelin, Editions du Méridien, 1989, 330 pages.------------------
http://amisdespatriotes.qc.ca/2007/07340-homelie.html