2017-07-05

Émilie Gamelin visite les prisonniers

Madame Gamelin obtint du Séminaire une partie des aumônes qu’il faisait pauvres de cette partie de la ville, avec le privilège d’en garder une part pour sa maison qui hébergeaient 24 dames âgées et infirmes.

Toujours prête du reste à soulager des infortunes et des douleurs nouvelles, Madame Gamelin ne confinait pas son dévouement et son zèle au service des pauvres de son asile et de son quartier. L’insurrection de 1837 lui fournit l’occasion d’en donner la preuve.

La prison de Montréal regorgeait de prisonniers politiques dont un grand nombre appartenait à de bonnes familles. Beaucoup d’entre eux avaient une femme et des enfants, avec lesquels il leur était rigoureusement défendu de communiquer. C’était pour tous une cruelle souffrance, qui venait aggraver l’incertitude et l’angoisse de leur situation.

Madame Gamelin s’émut de leur infortune et s’occupa  d’y  porter secours. À ce motif de compassion s’ajoutait le désir de faire quelque bien à leur âme, en ranimant en eux des  sentiments de foi et d’espérance.

Elle sollicita des autorités et obtint sans peine, grâce à l’estime et au prestige dont elle jouissait, un permis général pour pénétrer auprès des détenus, chaque fois qu’elle le désirait, et pour leur porter tous les secours quelle jugerait opportun.

Elle profita largement de l’autorisation, et on la vit chaque jour, ayant au bras un panier rempli de provisions et acccompagnée d’une dame, qui était le plus souvent madame Gauvin franchir le seuil du triste édifice, saluée au passage par les fonctionnaires anglais qui lui présentaient les armes.

La nouvelle de la faveur accordée à Madame Gamelin se répandit rapidement dans le pays, et elle ne tarda pas à recevoir une foule de visites ou de lettres des parents et des amis des captifs, qui lui confiaient leurs messages et leurs dons pour les prisonniers. Elle se chargeait avec bonheur de ce service.


Elle manifestait ainsi son ministère de compassion et de bonté, qui préparait la conversion de plus d’une âme. En ville, on l’avait surnommée « l’ange des prisonniers ».

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